Nań Ghàìch’e Chy Ghàìch’e
Partie de la terre, partie de l’eau
Depuis d'innombrables générations, nous – peuples autochtones du Nord – utilisons les ressources naturelles de notre rude patrie dont nous avons besoin pour subsister, transmettant sans relâche nos connaissances à nos descendants. Les gens s’adaptent dans chaque camp à la chasse, à la pêche et à la cueillette de matériaux pour tous les besoins. Virginia Smarch, ancienne de Teslin, dit que les gens de naguère faisaient « partie de la terre et de l’eau ». Leur mode de vie était autonome et durable depuis des milliers d’années.
Dans cette vaste contrée où les hivers sont longs et les étés, courts, il était impératif de se déplacer. Nos ancêtres étaient curieux, ingénieux et vaillants quand il s’agissait de trouver des matériaux, de mettre des concepts à l’essai et de raffiner leurs compétences pour transporter la nourriture et les familles sur les eaux de l’océan, les cours d’eau rapides et les lacs profonds.
Nos cultures ont été submergées par la colonisation pendant les siècles qui ont suivi le premier contact avec les nouveaux arrivants. Nous avons continué nos efforts pour récupérer nos terres, notre autonomie et nos cultures. Aujourd’hui, 11 des 14 Premières Nations du Yukon s’administrent elles-mêmes, et elles explorent de nouvelles voies vers une prospérité durable.
Résistants et ingénieux, les anciens ont survécu aux difficultés et préservé nos langues et nos cultures. Nous construisons quatre embarcations en leur honneur – un bateau en peau d’orignal, un canot en écorce de bouleau, une pirogue d’épinette et un kayak – à l’occasion du 150e anniversaire du Canada. Comme les embarcations de jadis, nous avons atteint une nouvelle finalité, une situation de fierté et de célébration en tant que peuples autochtones indépendants. C’est dans cet esprit que nous nous joignons aux autres Canadiens, jeunes ou vieux, nouveaux arrivants ou descendants lointains des pionniers, pour célébrer le 150e anniversaire de la Confédération.
Dań Kwanje ’Á–Nààn : des voix planant sur les eaux, véhiculant des messages pour nous tous et pour les gens ailleurs dans le monde. Il suffit d’écouter pour apprendre et partager en ce temps de réconciliation – poursuivant un avenir partagé dans les eaux de demain.